changer petit à petit...

 

Il faut bien commencer par quelque chose. Pourtant devant la multitude de propositions et de champs d'action, on a généralement le vertige écologique! voir on a envie de rebrousser chemin, mais on aurait tord!!
Ici, l'urgence numéro un a été l'alimentation. Nous avions conscience de manger en dépit du bon sens, mais les habitudes alimentaires ont la vie dure!
Plein de fougue, on a décidé que ce serait notre chantier de départ.

Tout d'abord, il a fallu apprendre à lire les étiquettes...
et retenir que:

• les additifs E100 -commençant par un E suivis d'un nombre de la première centaine (E102, E106etc...)- sont des colorants alimentaires  


• les additifs E200 etc... sont des conservateurs


• les additifs E300 etc... sont des émulsifiants ( une substance qui permet de mélanger durablement deux substances qui ne se mélangent pas à l'état naturel comme l'eau et l'huile.)
des épaississants (par exemple pour rendre plus visqueuses les soupes)
des stabilisants qui renforcent l'action des émulsifiants et conservent voir intensifient la couleur du produit.
des gélifiants qui... gélifient! c'est à dire qu'il donne une texture gel à l'aliment....
et des acidifiants, je ne vous fais pas de dessin.

vite résumé... on trafiquote ce que je mange et je tombe des nues, moi un poil utopiste qui pensais que oui c'était normal que les yaourts aux fraises soient rouges! hum... quand j'y repense... mais c'est un début.
passé le dégout, vint le temps de l'offensive!
1- Jeter au feu les paquets qui remplissaient mes  placards avec leurs queue leu leu de E quelque chose...
2- Regarder mon hypermarché d'un œil neuf et aiguisé! et prendre conscience que partout dans les rayons c'était la foire au marketing! donc devenir méfiante.
bah oui.
3- Aller sur le marché  avec mon petit panier et le remplir de légumes biscornus et joliment imparfaits du maraîcher bio du coin, mais oui, vous savez: celui qui ne donne pas de sac plastique ou alors en bougonnant et qui n'a pas un étale parfait bien rangé par couleur... à bien y regarder et après avoir rempli mon panier et discuté un peu: le plus sympathique, non?! le mien l'est beaucoup!
4- s'apercevoir qu'avec 15€ mon panier est archi rempli! et commencer à réfléchir à comment faire passer la pilule de la nouvelle passion écologique aux enfants! (je vous en reparlerai un jour!!)
5- réduire considérablement la viande et me contenter de jambons (mon vice! mais j'en suis revenue. Ça aussi je vous raconterais, mais ne faites pas la même erreur que moi!) et de dinde ou poulet en prenant soin de vérifier auprès du boucher volailler que ceux ci sont élevés en plein air dans des conditions acceptables et pas trop loin.
6- à ce moment là je ne me rends plus dans mon hyper que pour acheter les laitages que je choisis bio ou avec le label bleu blanc cœur, du savon de Marseille vert, du bicarbonate de soude, du vinaigre blanc, le café, les couches, le coton et tout ce genre de fournitures (et du chocolat! aïe, j'avoue... mais je me suis améliorée depuis)
7- je continue à prendre mon pain chez le boulanger et parfois dans un fournil bio de mon village.
8- je suis fière de ma décision et même je m'y tiens avec plus ou moins d'écart mais dans l'ensemble: j'assure! ;-)

avec le recul je dirais que c'était un bon début! Commencer à être vigilante, avoir la sensation de devenir maîtresse de ma consommation était à vrai dire très valorisant.
Petit à petit je me suis forgée des convictions et des automatismes.
J'ai appris à laisser tomber les a priori  pour m'ouvrir aux connaissances des autres et les recevoir avec bienveillance et surtout à ne pas me laisser influencer. Et j'ai pris conscience que tout est perfectible... cette perspective là est extrêmement déculpabilisante.
On va se tromper: oui... mais on est sur le bon chemin, soyons-en certains!